Europcar : Destin tragique ?

Le 23 Juin, à deux jours du début des championnats de France 2015 de cyclisme sur route et à onze jours de la Grande Boucle, le manager de l'équipe Europcar Jean-René Bernaudeau était invité sur la chaîne TV Vendée pour évoquer les échéances à venir.

Après s'être confié sur le parcours des championnats de France, impossible pour lui d'échapper à la question fatidique de l'avenir de son équipe, étant donné que le sponsor Europcar se retire à la fin de la saison. Sa réponse est sans équivoque...

"On peut être inquiet"

L'objectif du manager du Team Europcar est de trouver un sponsor avant la fin du Tour de France. Hors jusqu'ici, les pistes envisagées n'ont mené nulle part et toutes les réponses, sans exception, ont été négatives. Selon Jean-René Bernaudeau, il y aurait donc de quoi être inquiet sur l'avenir d'Europcar et annonce que l'équipe jouera gros dans les prochaines semaines. Le Directeur Sportif des "petits hommes verts" évoque même l'arrêt pur et simple de l'équipe à la fin de la saison si les négociations continuent en ce sens, et renchérit même que le retrait d'Europcar du peloton professionnel engendrerait également la dissolution de l'équipe Vendée U, qui sans débouchés sur le monde professionnel deviendrait nettement moins attractive. Sans compter que le maintient hypothétique de cette équipe a un coût non négligeable, qu'il serait pour l'instant impossible de financer.

Le Tour de France, bouée de sauvetage

Encore une fois, c'est peut être la grande messe de Juillet qui va sauver l'équipe. Si les neuf coureurs sélectionnés pour le Tour obtiennent des résultats, cela pourrait favoriser la reprise de l'équipe par un sponsor titre. Encore faut-il en trouver un qui soit capable de mettre de l'argent sur la table. Théoriquement, il faudrait sept millions d'euros pour poursuivre l'aventure, mais Jean-René Bernaudeau, conciliant, affirme qu'il pourrait démarrer avec moins, peut-être pour mieux séduire ? Il avance des arguments sur le développement futur de son équipe, en affirmant que le but n'est pas d'aller recruter une star mais d'amener des jeunes au plus haut niveau et leur faire gagner le Tour de France. Seulement, il faut l'argent pour les conserver. Voici les maîtres mots de Bernaudeau : jeunesse, progression, conservation. L'équipe ne veut pas forcément acheter, elle veut conserver ses espoirs qui trop souvent, quittent le nid pour aller grandir dans des équipes au budget plus élevé et avec plus de possibilités comme FDJ ou Ag2r. Europcar mise sur l'avenir.

Les co-équipiers de Thomas Voeckler et Pierre Rolland risquent donc une nouvelle fois de vivre un Tour de France sous tension. Cette situation ils l'ont déjà vécu, et ne la connaissent que trop bien. Ils vont vouloir se transcender pour attirer un nouveau sponsor et permettre à l'équipe de poursuivre sur la voie tracée jusqu'à aujourd'hui, la médiatisation d'une ou plusieurs victoires sur le Tour de France étant suffisamment médiatisée(s) pour attirer un repreneur potentiel.

Il n'empêche que les mots de Jean-René Bernaudeau reste inquiétant et peu engageant sur l'avenir de l'équipe. Même si il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué et que l'équipe s'est toujours débrouillée pour retrouver un sponsor, l'histoire Europcar pourrait très bien se terminer en eau de boudin et laisser des coureurs sur le carreau à la fin de la saison...