BMC : une première pour une seconde

Le Contre-la-montre reliant Vannes à Plumelec aujourd'hui nous a gratifié d'un beau spectacle, avec un final haletant à souhaits et indécis... jusqu'à la dernière seconde. C'est BMC qui vient s'imposer sur le fil au sommet de la côte de Cadoudal pour soixante-deux tout petits centièmes devant la Sky de Christopher Froome, suspens insoutenable dans les derniers mètres.

Trois équipes en moins de cinq secondes

Des écarts minimes dans le haut du classement donc. BMC, Sky et Movistar se tiennent en quatre minuscules secondes. Nous pouvons imaginer que si la Movistar n'avait pas subi une désorganisation fortuite et préjudiciable après le second intermédiaire, elle aurait peut-être remporté cet exercice chronométré couru par équipes. Nous pouvons aussi imaginer que si Christopher Froome n'avait pas mis le paquet dans la côte de Cadoudal, lâché Nicholas Roche et fait ralentir toute l'équipe pour l'attendre, son équipe aurait également pu gagner. Un concours de circonstances assez insolite donc pour une BMC victorieuse qui a parfaitement géré son chrono. Les champions du monde de l'exercice ont fourni une prestation de haute-volée avec des relais fluides et une tactique imparable qui les a fait arriver à cinq, bien groupés à Plumelec, là où toutes les autres formations finissaient comme elles le pouvaient dans la difficulté. Derrière, Tinkoff-Saxo et Astana, respectivement à 28 et 35" du vainqueur, complète le top 5, toutes les équipes attendues ont répondu présentes et aucune ne s'est réellement "trouée".

Le point au général

Au classement général, c'est toujours le britannique Christopher Froome qui conserve le paletot de leader avec une avance de douze secondes sur son dauphin, l'américain et leader de la BMC Tejay Van Garderen. Son co-équipier Greg Van Avermaet complète le podium. Un peu plus loin on retrouve Alberto Contador à 1'03 alors qu'on attaque les Pyrénées Mardi, et Nairo Quintana qui fait la bonne opération du jour en reprenant vingt-quatre secondes au Pistolero avant le premier massif montagneux. Il se replace ainsi neuvième du général à 1'59 du "Kenyan blanc". Ces quatre-là figure donc dans le top 10 après la première semaine anoncée piégeuse. Oui mais il en manque un... Vincenzo Nibali est finalement le plus loin de tous sur l'étape (sa formation Astana finit cinquième à 35" de la BMC) et ne figure pas dans le top 10 du général. En effet, le sicilien reste à distance, à la treizième place à 2'22, juste devant Warren Barguil. Le premier français reste Tony Gallopin, confortablement installé à la onzième place au soir de ce contre-la-montre.

Les équipes françaises comme prévu

Une formation française figure dans le top 10 de l'étape. Il s'agit d'Ag2r la Mondiale, dixième à 1'24 de la BMC. Une prestation correcte malgré la crevaison de Christophe Riblon dès le commencement de l'étape. En ce qui concerne les autres, c'est moins glorieux... Thibaut Pinot qui accusait déjà un (trop grand) retard d'environ six minutes avant cette étape et sa formation la FDJ, terminent quatorzième à 1'33. Europcar et Bretagne-Séché finissent "ensemble" respectivement à 1'42 et 1'46 de BMC en dix-septième et dix-huitième position... Pas follichon tout ça... Sans parler de Cofidis avant-dernière à plus de deux minutes, qui ne semble pas avoir fait le chrono à fond. Au général, les français sont loin. A l'exception de Warren Barguil pointant à la quatorzième place, le reste est déjà très loin. Pinot, le grand favori tricolore pointe à plus de huit minutes (!) à l'entrée de la montagne. Bardet à plus de quatre minutes. Le pire d'entre tous restant Pierre Rolland, accusant un débours 11'43 sur Chris Froome, et pointant à une maigre 36eme place au général... Ça sera compliqué pour revenir dans les clous mais rien n'est encore perdu, il reste deux massifs montagneux et des coureurs qui sauteront rapidement devant eux au général, il va falloir s'accrocher.

Un repos bienvenu

Demain les coureurs auront droit à leur jour de repos habituel faisant suite à la première semaine, à Pau. Un jour de congé mérité après une première partie de Tour exigeante et éreintante. Il faudra bien recharger les batteries pour la montagne, le programme s'annonce corsé et quasiment sans répits, les sprinteurs risquent de trouver le temps long, les grimpeurs par contre entrent sur leurs terres de prédilections. Avec du spectacle à la clé ?

Le Gregario :)