Le contre-la-montre de la peur

Aujourd'hui se déroule la 9eme étape du Tour de France 2015, précédant le jour de repos. Celle-ci se présente sous la forme d'un contre-la-montre par équipes de 28 kilomètres entre Vannes et Plumelec. En plus d'arriver après neuf jours de courses, l'épreuve chronométrée est loin d'être plate. Vallonnée à souhait avec une arrivée au sommet de la fameuse côte de Cadoudal, l'exercice risque de faire des écarts monstrueux quand on sait que plusieurs équipes ne s'élanceront pas au complet, qui plus est sur un parcours compliqué...

Les équipes françaises pas favorites

On le sait, l'épreuve chronométrée par équipes n'est pas vraiment l'exercice de prédilection des équipes françaises. Ces contre-la-montre, pas vraiment inscrit dans la culture cycliste de notre pays, n'étaient pas réellement travaillés à l'entraînement. Cependant, l'apparition de plus en plus fréquente de ce type d'effort sur les courses du calendrier ont nécessité de s'y mettre sérieusement. On ne remarque toutefois pas vraiment de réel progrès chez les formations françaises, qui ont en général la mauvaise habitude de prendre un éclat sur ce genre d'étape.

Des Thibaut Pinot ou des Romain Bardet, qui ne sont pas les plus proches au général, pourrait voir leur débours croître après une telle étape. Pas une bonne nouvelle en ce qui concerne la bataille entre les favoris. Il faudra avoir de l'ambition en montagne et surtout avoir les jambes pour pouvoir reprendre le plus de temps possible sur les pentes pyrénéennes et alpestres...

Un parcours mitigé

On ne voit qu'à de très rares occasions un tracé similaire à celui d'aujourd'hui sur un contre-la-montre par équipes. Majoritairement plats le reste du temps sur les courses qui en proposent, ASO choisit d'innover en incluant des difficultés sur la route reliant Vannes à Plumelec. Seulement, un tel parcours peu à la fois être bénéfique, comme il peut être handicapant. Pour les équipes non-spécialistes de l'exercice, les côtes qui se présentent tout au long du tracé pourraient éviter de finir trop loin des premiers. Une épreuve assez insolite donc qui attend les coureurs et les téléspectateurs. Les équipes diminuées risquent de l'être encore plus avec un parcours aussi casse-pattes. Toutes les forces vives sont nécessaire pour arriver à Plumelec avec 5 coureurs au minimum et devant tout le monde. Ainsi, l'écart entre le premier et le dernier risque d'être assez mirobolant. Il y aura certainement des perdants, il faudra compter les "morts" à la fin de l'étape... Un chrono pas forcément taillé pour les équipes spécialistes de l'effort, il risque d'y avoir de la concurrence, une équipe relativement correcte partant à neuf sur ce genre d'épreuve peut hypothétiquement se révéler mieux armée qu'une équipe habituée des podiums partant à sept...

Qui pour la gagne ?

Difficile d'annoncer un vainqueur cette fois-ci. Avec le retrait de Tony Martin de la route du Tour, Etixx Quick-Step perd le plus gros moteur du peloton sur l'exercice chronométré et voit ses chances subitement diminuer. Il en est de même pour la formation Giant-Alpecin qui a perdu Tom Dumoulin lors de la troisième étape menant à Huy, ainsi que pour Trek qui a perdu Fabian Cancellara. La Katusha, qui déjà au départ ne partait pas favorite avec une équipe quasiment sans rouleurs, est au plus mal avec l'abandon de de Dmitiriy Kozontchuk et la mise hors-course de Luca Paolini suite à un contrôle positif à la cocaïne. Enfin la plus mal lotie restent sans équivoque Orica-GreenEdge, qui ne compte plus que six coureurs dont un poids mort nommé Michael Matthews, qui a chuté et qui continue malgré tout sa route avec deux petites fractures... Quatre équipes semblent se détacher, et qui sont, paradoxalement, toujours au complet : Astana, Sky, Tinkoff-Saxo et BMC. Voilà quatre sérieuses prétendantes à la victoire aujourd'hui, et qui ont toutes montré de belles dispositions sur les épreuves chronométrées en équipes. Verdict en fin d'après-midi, attention aux surprises...

Le Gregario :)